Devenir freelance : le déclic d'Agathe, photographe
J’ai toujours été une passionnée, j’ai commencé la photographie il y a 17 ans alors que je n’étais qu’une lycéenne et je savais que la photo finirait par prendre une grande partie de ma vie. En octobre 2018 je montais mon auto-entreprise pour répondre à une petite demande grâce au bouche à oreille et aux réseaux sociaux mais c’était tout à fait insuffisant pour en vivre à temps plein.
Après mes études en alternance (de 2012 à 2017) je savais déjà que le salariat ne serait pas fait pour moi, trop de pression avec la hiérarchie, trop de difficultés à travailler en groupe… J’ai été élevée dans une famille on ne peut plus classique où la sécurité de l’emploi faisait partie des valeurs de base, je m’imaginais donc -comme mes parents - m’installer dans une entreprise, gravir les échelons et ainsi prétendre à un salaire de plus en plus confortable au fil des ans et a une retraite assurée (quelle hérésie quand je me relis XD).
En septembre 2017 je suis donc partie à la recherche de mon premier poste en tant que chargée de marketing, que j’ai trouvé 3 mois après avoir validé mon master 2 en marketing et comm dans le domaine de la finance … Pour une créative comme moi, le produit n’était pas très sexy mais je pensais que je m’adapterais, ce fut le début d’une longue descente aux enfers…
Parallèlement, avec mon mari nous souhaitions agrandir notre famille recomposée (il a déjà un fils qui avait 5 ans à l’époque), je n’avais pas d’enfant mais la maternité s’était toujours imposée à moi et l’envie de devenir mère grandissait chaque jour un peu plus. Cette période coïncidait aussi avec un changement progressif dans notre mode de vie, on se dirigeait vers le zéro déchet, on essayait de trouver un peu de sens dans nos gestes du quotidien.
Rapidement, les bouchons le matin et les horaires de bureau ont raison de moi..
Moi qui cherche du sens dans tous ce que j’entreprends, on est à l’opposé de ce à quoi j’aspire, je me rends compte que non seulement le job ne me plaît pas mais l’ambiance de travail sur un openspace géant de 100 personnes au téléphone toute la journée est très anxiogène, je ne m’entends qu’avec très peu de collègues, l’organisation de l’entreprise est chaotique…
Mais dans ma quête du graal CDI, je résiste et me dis que c’est ma seule chance de pouvoir avancer financièrement dans nos projets.
Je déprime au boulot et bébé n’arrive pas, en 2018 nous entrons dans le monde de la PMA, un parcours très contraignant aussi bien physiquement que moralement, à cette période je suis au plus bas, je n’ai pas d’issue car si je tombe enceinte, il me faut une situation pro stable mais quelque part si je ne tombe pas enceinte c’est peut être parce que je ne suis pas bien au boulot ? Et si je changeais de boulot ? Avec mon bol je tomberai enceinte à ce moment là en pleine période d’essai et ça ce n’est pas envisageable ! J’ai l’impression d’être dans un cercle vicieux… J’ai (sur)vécu comme ça pendant 3 ans et je m'éteignais à petit feu.
Quoiqu’il en advenait j’avais décidé de ne pas fêter mon 3eme anniversaire dans cette entreprise, j’envisageais sérieusement de demander une rupture conventionnelle en janvier 2020. Puis la pression sociale (comment allait réagir ma famille ?), et un pressentiment me font reculer, je remets mon changement de vie encore à plus tard et j’avais eu du nez pour une fois…
Mars 2020 nous devions effectuer notre 3eme FIV et j’avais prévu de me mettre en arrêt pour souffler un peu et ne pas penser au boulot (il est vrai que dans un tel parcours le psychologique joue beaucoup, étant assez stressée de nature je ne voulais pas m’en rajouter), la ponction était prévue pour le 16 mars.
Le 17 mars le monde s’arrêtait. Notre unique embryon était congelé pour être implanté quand le confinement serait levé...
Mon entreprise me propose du chômage partiel, alleluia, je ne pouvais pas rêver mieux, je profite du confinement pour me lancer dans des formations sur tout un tas de sujet, je lis, je range, je me vide la tête et arrive même à oublier cette histoire de PMA… fin juin les affaires reprennent, l’embryon est transféré et ô miracle, il s’accroche ! Dans ma tête c’est clair, je compte demander une rupture conventionnelle dès la fin de mon congé maternité, je souhaite garder mon fils avec moi le plus longtemps possible, c’est le moment ou jamais de me lancer à temps plein photographe même si je n’y crois pas tellement, avec le COVID ça reste très incertain, les reports de mariage ont été un enfer pour mes confrères et leur activité, tant pis je n’ai pas d’autres solutions, il faudra que ça aille !
Et pour la première fois de ma vie, j'ai mis mon plan à exécution, je ne suis jamais retourné dans mon entreprise, ma grossesse s’est très bien déroulée dans la sérénité, ma rupture conventionnelle a été acceptée et les demandes photo ont très vite pris le relais, je n’ai jamais touché un mois de chômage depuis presqu’un an, finalement le moment était le bon car les demandes de mariage ont explosé pour 2022 et 2023 !
Aujourd’hui je ne regrette pas un instant mon choix, mon fils va à la crèche 2 jours par semaine (bientôt 3 à la rentrée pour avancer un peu plus vite dans mon travail ^^) et je me rends compte que l’entrepreunariat est clairement ce qu’il me fallait, pas de pression d'horaires ou de comptes a rendre, je module vie pro et perso comme je l'entends et quel bonheur ! Aujourd’hui encore j’ai du mal à réaliser que j’ai sauté le pas et que je vis la vie que j’ai toujours voulue au fond de moi !
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